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Comment faire son compost à la maison ?

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360 kg par an et par habitant. Voilà ce qui part dans les poubelles de nos cuisines. Autrement dit, chaque Français jette en moyenne chaque jour 1 kg de déchets ménagers : c’est énorme ! D’autant que plus de la moitié sont des déchets dits organiques et qui peuvent donc être facilement recyclés et valorisés en compost, utile à tous les jardins.


Maître composteur depuis 2011, Marion Bonneau, qui réside sur Champis, prodigue ses bons conseils en matière de valorisation des déchets, aux collectivités comme aux particuliers. Et le premier conseil, ou plutôt le principe de base à suivre quand on veut faire son compost, c’est que « tout ce qui vient de la terre y retourne ».


L’idéal est donc d’avoir dans sa cuisine un petit seau, type pot de faisselle de 5 kg, dans lequel on va mettre tout ce qui peut servir au compost. À savoir pour commencer toutes les épluchures de fruits et de légumes, quelles qu’elles soient. « On me pose souvent la question donc je confirme qu’on met bien les peaux de banane, les avocats ainsi que tous les agrumes. Si un pamplemousse est abîmé vous pouvez le mettre au compost. Sa décomposition sera plus longue qu’un autre fruit mais ce n’est pas grave. Le bon conseil c’est de le couper en morceau ou de l’entailler pour que l’air passe et qu’il se décompose plus vite. » précise Marion Bonneau. Coquille de noix et coquille d’œufs sont aussi les bienvenues ! « Elles se décomposeront elles aussi un peu plus lentement mais elles apportent quelque chose en plus et sont nécessaires pour un bon compostage. »

Ensuite il faut de la matière sèche, et là ça passe par tout le petit cartonnage de maison : boîte à œufs (déchiquetée en petits morceaux), papier kraft des sacs de légumes (même imprimés), marc de café avec le filtre, rouleau de papier toilette et sopalin.

« Pour ceux qui redoutent certaines odeurs en gardant ce seau dans la cuisine, pas d’inquiétude. Ça ne sent jamais très fort et au besoin on peut recouvrir avec une couche de sopalin. Idem pour les « mouchillons » attirés par le jus des fruits, il suffit de mettre un peu de matière sèche au-dessus du compost pour qu’ils disparaissent. » précise notre maître composteur qui donne aussi comme conseil de mettre au fond de son seau un papier kraft ou de petits branchages pour éviter l’humidité. Et pourquoi pas pour garder votre seau tout propre un sac plastique comme dans vos poubelles, mais que vous ne jetterez pas au compost évidemment.



La méthode «  BAHM  »


Ainsi le petit seau se remplit au fur et à mesure, et quand il est plein, ou à raison de deux fois par semaine, il faut aller le vider dans son bac à compost à l’extérieur. Et là aussi quelques conseils s’imposent. « Il ne faut pas le prendre trop grand, ça n’a pas d’intérêt car il faut bien penser que les déchets organiques diminuent, et vite, quand ils se décomposent. 400 litres maximum et pas trop haut pour pouvoir bien mélanger la matière. Et techniquement c’est mieux s’il est en bois, mais ça marche aussi s’il est en plastique. Le plus important c’est d’avoir le contact avec la terre et un couvercle pour qu’il ne prenne pas l’eau ». Ce bac à compost peut se mettre n’importe où dans votre jardin, Marion Bonneau conseillant toutefois de ne pas le mettre trop loin de la maison, au risque de ne pas y aller ! Et à défaut de bac à compost, il peut tout à fait s’agir d’un simple tas à même le seul, pourvu qu’il soit recouvert de paille pour le protéger de la pluie.

Dans ce bac à compost, toutes les matières se retrouvent ensemble et c’est là que le processus de décomposition se fait. Un cycle dure environ 3 mois, donc au démarrage il faut être un peu patient avant de pouvoir utiliser son premier compost. Mais une fois le processus enclenché on peut se servir de son compost régulièrement en prenant la partie qui est transformée. « Elle est facile à reconnaître, ça ressemble et ça sent la terre de forêt. Il peut y rester quelques petits fragments de coquille d’œufs ou de noix, mais on les laisse. Dans la terre ils permettront le passage de l’air donc aucun souci. »

Et pour obtenir un bon compost, Marion Bonneau a sa méthode qu’elle a appelé la méthode BHAM : « B pour brasser, toujours en vertical et environ une fois par semaine ; H pour humidité car il faut gérer pour que le bac ne soit ni trop humide ni trop sec en apportant les matières nécessaires ; À pour aérer avec quelques coups de fourche dans le tas régulièrement ; et M pour mélanger et ce dès qu’on jette notre petit seau, avec un bâton par exemple. »



«  Rien n’est fatal  »


En suivant tous ces petits conseils, il n’y a aucune raison que le compost ne se fasse pas. Et notre maître-composteur rassure tous ceux qui veulent tenter l’expérience : « Rien n’est fatal ! Au pire ça va marcher ! La décomposition organique aura forcément lieu s’il y a du frais, du sec et de l’aération. »

Un compost à utiliser dans son jardin mais attention pas pour les semis car il serait trop actif. Par contre un compost idéal pour les plantes gourmandes, les haies, les arbres et tout ce qui est ornemental, car il va bien les « nourrir ». Un compost très bon aussi pour de la terre nue pour préparer un terrain.

Notons qu’en plus d’obtenir un compost de qualité (gratuit qui plus est), l’autre avantage de faire son compost est de voir sa poubelle considérablement réduire !



Julie Sanchez


Pour en savoir plus www.elanjardin.com





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